Quarante femmes meurent chaque jour du cancer du col de l'utérus en Europe. Face à ce fléau, deux vaccins, Gardasil® développé par Merck et Sanofi-Pasteur-MSD, et Cervarix® par les laboratoires GSK offrent désormais une protection contre le cancer du col de l'utérus et permettraient d'éviter 70 % des tumeurs. Face à cette maladie qui touche 500 000 femmes chaque année dans le monde, ces résultats représentent un véritable espoir.
Le 20 septembre 2006, le vaccin Gardasil® obtient son autorisation européenne de mise sur le marché. Ce vaccin protège des papillomavirus humain de types 6, 11, 16 et 18 (les HPV 6 et 11 sont responsables de 90 % des condylomes acuminés, infections sexuellement transmissibles plus connues sous le nom de crêtes de coq).
Mais d'autres laboratoires ont depuis mis au point leur propre vaccin. Ainsi, Glaxosmithkline a mis sur le marché le Cervarix®, qui est efficace contre les HPV-16 et 186.
A qui le réserver ?
Il s'adresse en priorité aux jeunes adolescentes, avant le début de leur vie sexuelle. Les adolescents ne sont pas concernés a priori. Cette vaccination concerne les jeunes filles et jeunes femmes de 14 à 23 ans qui n'auraient pas eu de rapports sexuels ou au plus tard, dans l'année suivant le début de leur vie sexuelle.
Ce vaccin nécessitera-t-il des rappels ?
Les études reposent sur un vaccin administré en trois doses sur une période de six mois. Même si son efficacité reste très élevée, elle semble légèrement diminuer avec le temps. Le suivi des patientes vaccinées sur le long terme permettra de mieux évaluer l'utilité d'un rappel.
Enfin, malgré une efficacité étonnante, ce vaccin ne va pas faire disparaître le cancer du col de l'utérus mais en diminuer le nombre de cas (d'autres papillomavirus peuvent être à l'origine de ce cancer). En effet, le vaccin ne prévient que certains virus, causes de cancer. En revanche, le dépistage permet de dépister et de soigner au plus tôt l'ensemble des lésions avant qu'elles n'entraînent un cancer. Il est également rappelé que ce vaccin ne dispense pas de l'usage du préservatif pour se prémunir d'autres virus à transmission sexuelle.
Alors ces vaccins pourront-ils demain éradiquer le cancer du col de l'utérus ?
Tempérons un peu cet enthousiasme... Tout d'abord, la protection contre les HPV16 et 18 concerne 70 % des cancers, donc 30 % des tumeurs restent inaccessibles à cette protection vaccinale. On ne connaît pas encore la durée d'efficacité du vaccin, et donc le nombre de rappels nécessaires. Pour toutes ces raisons, ces vaccins ne vont pas remplacer le dépistage mais le compléter pour une meilleure protection.
Les conditions de remboursement (en Belgique) du Gardasil® et du Cervarix® :
● Seules les jeunes filles âgées de 12 à 15 ans inclus lors de la première injection bénéficient d'un remboursement.
● Le remboursement est limité à 3 injections par bénéficiaire (ce qui correspond aux recommandations pour une protection optimale).
● Le médecin prescripteur doit tenir compte de l'âge et du nombre maximum de conditionnements remboursables dans sa prescription.
● Il doit en outre indiquer sur l'ordonnance la mention "première dose" ou "deuxième dose" ou "troisième dose".
Lors de la prescription des deuxième et troisième doses, la date de la première et, éventuellement, de la deuxième dose doit être mentionnée par le médecin.
Conseils :
La vaccination ne remplace pas les tests de dépistage de routine du cancer du col de l'utérus. Etant donné que le Gardasil ne protège pas contre les types d'HPV non contenus dans le vaccin ou contre des infections déjà existantes dues aux HPV, le dépistage du cancer du col de l'utérus reste indispensable.
Le vaccin contre le HPV ne supprime pas la nécessité de se protéger lors des relations sexuelles ou d'être prudente quant à ses choix de partenaires sexuel(le)s : l'utilisation de préservatifs est toujours nécessaire pour se protèger du SIDA (HIV) et d'autres types d'infections et maladies sexuellement transmissibles non ciblées par ce vaccin.
Un bilan rassurant : Pas d'effet secondaire majeur !
En France,
Le premier bilan, après 1,4 million de doses délivrées, montre que 800 000 jeunes filles ont été vaccinées et que 94 % des prescriptions concernent bien la tranche d'âge concernée (14-23 ans). Sur le million et demi de doses prescrites, 700 notifications d'effets secondaires ont été recueillies et analysées. L'immense majorité (86 %) concerne des effets secondaires bénins et transitoires (douleur au niveau du site d'injection, fièvre, syncopes vasovagales). Quelques cas d'urticaire et de lymphadénopathies (inflammations des ganglions) également bénins ont été observés. Les effets indésirables graves ayant nécessité une hospitalisation (fièvre élevée, douleurs articulaires, syncopes) ont toutes évolué favorablement. «Enfin, quelques cas de maladies auto-immunes (démyélinisations aiguës centrales, arthrites, thrombopénies) ont été signalés mais ne permettent pas d'établir un lien de causalité : leur nombre reste très inférieur au nombre attendu en l'absence de vaccination», explique un communiqué de l'Afssaps.
Ce premier bilan est plutôt rassurant. Un certain nombre d'incertitudes demeure néanmoins et notamment sur la durée de protection contre les papillomavirus que ce vaccin confère.
x3x-chupa-chups-x3x, Posté le dimanche 21 décembre 2008 15:58
Pas mal ce vaccin ...
Mais très douloureux =(